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lunes, 28 de marzo de 2011

Les révolutions arabes, un casse-tête pour Obama

Le patron du Pentagone, Robert Gates, a averti que l'armée américaine ne pourrait se permettre un engagement dans un troisième conflit militaire au Moyen-Orient.Les révolutions arabes, un casse-tête pour Obama

 

À Washington, le président américain est partagé entre sa volonté de mettre fin au bain de sang et la crainte de s'embourber dans un troisième conflit sans fin en terre d'islam.

Intervenir militairement ou ne pas intervenir? Voilà que cette question qui a hanté ses prédécesseurs -de Ronald Reagan au Liban à Bill Clinton au Rwanda et en Bosnie, en passant par Bush père et fils en Irak- vient ébranler Barack Obama dans ses certitudes. Lui qui s'était présenté comme l'homme du retrait d'Irak se retrouve confronté au dilemme déchirant qui rattrape un jour chaque patron des États-Unis: assister impuissant au massacre orchestré par les forces restées fidèles au régime Kadhafi contre son peuple en insurrection. Ou s'engager militairement dans une bataille, en passe, peut-être, de se transformer en guerre civile complexe et imprévisible. Espérant donner le coup de grâce au régime du dictateur libyen, Obama avait sorti le grand jeu la semaine dernière, appelant le tyrannique colonel à quitter immédiatement le pouvoir. En consultation avec ses alliés, Hillary Clinton avait annoncé que «toutes les options étaient sur la table», y compris l'option militaire de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, pour empêcher Kadhafi d'utiliser son aviation contre les manifestants désarmés. La Maison-Blanche espérait que cette mobilisation extérieure serve à rallier les derniers soutiens de Kadhafi à l'opposition et suscite sa chute. Il n'en a rien été. Au prix de plusieurs centaines de morts, le tyran libyen a lancé une vaste contre-offensive qui a brouillé les cartes et plongé le pays dans le chaos. Du coup, l'Administration se retrouve piégée, déchirée entre sa volonté de mettre fin au bain de sang et la crainte de s'embourber dans un troisième conflit sans fin en terre d'islam.
Deux camps se font face à Washington. Celui des partisans d'une intervention limitée à l'instauration de la zone d'exclusion aérienne. Mené par les sénateurs John McCain et Joseph Lieberman, ce camp, qui rassemble le courant néoconservateur prodémocratie si influent sous Bush ainsi qu'une partie de l'appareil diplomatique clintonien, hanté par la passivité de l'époque du Rwanda, appuie l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, sur le modèle de ce qui avait été fait en Irak pour les Kurdes et en Bosnie ou au Kosovo pour neutraliser l'action des Serbes. Cette approche a d'ardents défenseurs au sein de l'équipe Obama, comme Samantha Power, conseillère au Conseil de sécurité, auteur d'un livre sur «la politique étrangère américaine face aux génocides». «Au Rwanda, nous avons regardé. Au Kosovo, nous avons agi», résume Anne Marie Slaughter, qui vient de quitter la cellule de planification du Département d'État.

Les réalistes freinent

Le camp des réalistes freine en revanche des quatre fers. Ainsi le patron du Pentagone, Robert Gates, a-t-il averti que l'armée américaine ne pourrait se permettre un engagement dans un troisième conflit militaire terrestre au Moyen-Orient. Fustigeant «les paroles légères» des interventionnistes, il souligne les risques d'une zone d'exclusion, qui permettrait aux avions américains d'aller détruire la puissante défense antiaérienne libyenne. «N'avons-nous rien appris?» s'étrangle presque l'expert du Conseil pour les relations extérieures Thomas Lippman. Obama, qui n'est pas un aventuriste, semble pour l'instant tenté de s'en tenir à des missions humanitaires. Il a en effet eu, depuis le début du printemps arabe, pour souci central de ne pas apparaître comme l'instigateur de l'incendie qui a enflammé les rues du Caire, de Tunis ou de Sanaa. Si son équipe a vite décidé qu'il fallait soutenir le changement, car «le statu quo n'était tout simplement pas viable», elle a adopté un profil bas, pour ne pas voler à la jeunesse arabe «sa révolution». Autant d'arguments qui seront soigneusement pesés avant de décider d'une intervention en Libye qui serait immanquablement perçue par la rue arabe comme une nouvelle manifestation du néocolonialisme américain.

http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/06/01003-20110306ARTFIG00246-les-revolutions-arabes-un-casse-tete-pour-obama.php

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